Vers une guerre civile ?

Non ,faut quand même pas exagérer, mais j’y pense de plus en plus. Non pas celle qui selon certains attends Israël…  Non, je ne vais pas si loin… Juste ici, dans le Comminges… vers l’Ariège.

Depuis le pandémie, je vois des groupes, des collectifs que commencent à bien se tirer dessus… avec des mots bien sûr … mais d’ici quelques temps… ?

Ici, c’est à propos de la projection d’un film « Les survivantes » provenant du même gars qui avait fait Hold-up. Une projection à Saint Gaudens a eu lieu, et vu le succès une autre aurait dû avoir lieu, et c’est là qu’on  a sorti les armes… les mots, les idées…

D’un côté le camp progressiste, gauche, voir extrême et de l’autre les … ceux qu’on appelle les complotistes… ça donne ça comme échange via des tracts.. Je note qu’à aucun moment, ni d’un côté, ni de l’autre on va proposer de débattre… C’est ça que je parle de guerre civile… Seul le débat, pensé, travaillé, organisé pourrait désamorcer ce processus…

J’ai collé là les deux textes diffusés par chaque camp, c’est long, peut-être juste parcourir pour se rendre compte du fossé qui sépare ces deux positions… J’ai cette impression que le fossé se creuse de plus en plus… qu’on y tombera dedans.. et ensuite ?


Les survivantes : comment l’extrême droite instrumentalise les violences sexuelles faites aux enfants ?

Un discours trompeur, invisibilisant la réalité, sous des couverts de « protection des enfants »

C’est un sujet sur lequel tout le monde est d’accord, qui est essentiel. L’inceste et la pédocriminalité sont des réalités très présentes, massives dans notre société, au cœur du combat féministe contre le patriarcat.

 160.000 enfants subissent des violences sexuelles chaque année ; 1 enfant est victime d’inceste, de viol ou d’agressions sexuelles toutes les 3 minutes en France.  Dans chaque classe d’école 3 enfants sont concernés[1]. A 80% des filles[2]

Sans nier les violences dont témoignent ces femmes dans le film, la diffusion de récits non-étayés faisant état d’immenses réseaux pédocriminels pilotés par des élites qui ne sont pas nommées (quand ce n’est pas l’œuvre de Satan lui-même…), décrit une réalité qui n’est pas la réalité tristement ordinaire des milliers de victimes de l’inceste, invisibilise cette réalité, instrumentalise le parcours des victimes et crée de l’impunité pour les auteurs de violences.

Contrairement à ce que montre le film, les travaux des chercheuses, des professionnel·les et de la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants, la CIIVISE (qui a recueillis 30 000 témoignages), montrent tous que les violences sexuelles vécues par les enfants sont d’abord des violences commises par leurs proches (parents, frères, membres de leur famille, du cercle proche de la famille), que ces personnes soient des puissants dans la société, ou pas. 

« La représentation la plus commune de la figure du pédocriminel est celle d’un individu inconnu, agissant seul dans l’espace public ou la figure monstrueuse de l’individu appartenant à un réseau qui enlève les enfants. Cette représentation (…) ne correspond pas à la réalité car, le plus souvent, les pédocriminels sont des hommes que nous côtoyons dans notre vie quotidienne : ils sont membres de notre famille, nos collègues. Ils peuvent être très bien insérés socialement ou vivre dans la précarité. Ils ont en commun de jouir d’une domination d’âge, d’autorité, de statut et de sexe sur les enfants qu’ils violent »[3]Les enfants en situation de déficience intellectuelle ou de maladie mentale ont un risque quasi 5 fois plus élevé de subir des violences sexuelles.

Par ailleurs, l’anthropologue Dorotée Dussy montre que les auteurs de violences sexuelles sur les enfants ne sont pas majoritairement des personnes attirées par des enfants, mais des personnes qui commettent des viols d’aubaines, parce que les enfants sont dans leur famille ou a proximité, et qu’il leurs est facile d’avoir du pouvoir sur eux.

On retrouve dans les propos diffusés par le film « Les Survivantes » et par ses promoteurs la reprise de thèses ressemblant étrangement à celles des QAnon aux États-Unis comme en France, qui — au nom de la protection de l’enfance — dénoncent également ces réseaux… en concluant que Donald Trump est leur sauveur… et donc que l’extrême droite est la solution.

Des réseaux d’échange d’image pédocriminelles ou de trafic d’enfants sont régulièrement démantelés. Bien sûr que des puissants sont des pédocriminels, nous en avons régulièrement des exemples : Olivier Duhamel, Gérard Depardieu, etc. Ils n’ont en général pas besoin de soi-disant réseaux secrets, ils se contentent d’agresser les personnes qu’ils ont déjà à leur disposition… tout comme un grand nombre d’auteurs de violences inconnus.

Qui réalise, qui projette ?

Pierre Barnérias est le réalisateur de Hold-Up, dans lequel il fait intervenir de nombreuses personnes proches de l’extrême-droite et de la sphère d’influence des réseaux QAnon, pour diffuser des contre-vérités. La sociologue anticapitaliste Monique Pinçon Charlot qui apparait dans le film a dénoncé une instrumentalisation de ses propos. Il a aussi réalisé des films sur : sur la Manif pour tous (mouvement opposé à l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe), sur l’apparition de la Vierge Marie et sur les expériences de mort imminente. Il a côtoyé la secte Amour et Miséricorde.

Des flyers qui ont servi à la promotion du film, distribués sur Cazères notamment, font référence à des personnes connues pour diffuser des thèses d’extrême droite (dont Karl Zéro) ou des sites qui propagent des discours homophobes et transphobes.

Une première projection a eu lieu, le 25 juin au Régent, par le collectif Liberté Comminges. Un collectif mobilisé, entre autres, contre l’Éducation à la Vie Affective, Relationnelle et Sexuelle (EVARS) à l’école qu’il considère comme une « menace » envers les enfants. Ce groupe diffuse notamment des idées fausses sur l’EVARS, tels que le fait que des « lobbys » cherchent à légaliser la pédophilie, que les intervenant.es d’EVARS apprennent la masturbation aux enfants de maternelle… 

Protéger les enfants, c’est quoi ? Être pour la liberté, c’est quoi ?

Nous, citoyen·nes, militant·es, syndicalistes, nous pensons que protéger réellement les enfants et la liberté de toustes, c’est :

  • Croire les enfants qui témoignent de violences sexuelles et les protéger
  • Avoir un discours factuel sur l’inceste et les violences intra-familiales, basé sur le travail des structures qui sont réellement en contact au quotidien avec cette réalité : les auteurs de violences sont essentiellement les proches, la famille des enfants.
  • Donner aux enfants de l’information en dehors de la famille, et leur permettre d’avoir une parole en dehors de celle-ci, donc leur permettre d’avoir accès à des séances d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle dans le cadre scolaire.
  • Permettre aux adultes comme aux enfants d’être libres de se questionner et de se définir comme iels veulent, notamment sur leur orientation sexuelle ou sur leur identité de genre.
  • Défendre le droit à l’interruption volontaire de grossesse, contrairement aux allusions anti-IVG (« protéger la vie sous toutes ces formes ») des personnes qui diffusent ce film.
  • Rejoindre la lutte contre toutes les oppressions, c’est être résolument contre les idées d’extrêmes-droite, qu’elles soient diffusées par des fascistes ou des personnes qui se disent « pour la liberté ».

RESSOURCES

Enfants, parents, proches, professionnelles peuvent appeler le Services National d’Accueil Téléphonique de l’Enfance en Danger : 119

Violences Sexuelles dans l’Enfance : 0 805 802 804

Cap d’Agir : Formation auprès des enfants et sensibilisation des professionnels :

Viols Femmes Informations : 0 800 05 95 95

Accompagnement des femmes victimes de violences (St-Gaudens) : Femmes de papier

Premiers signataires : Comminges Libertaire, La Qlac (collective queer lesbienne alternative du Comminges), AG Espoirs et Résistances en Comminges, Asso-Comminges

En attente de signature : Collectif anti-extrême-droite de l’association Utopons, le Planning Familial de Cazères, l’Union locale Solidaires Comminges, Amnesty International, Cap d’Agir, Femmes de papier, Le Collectif du 8 mars, Les Simones, Les Résurgentes de la Pic


[1] Dossier de presse – Campagne nationale de lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants (solidarites.gouv.fr)

[2] Sondage Ipsos, novembre 2020, réalisé pour l’association Face à l’Inceste

[3] CIIVISE, rapport « Violences sexuelles faites aux enfants : « on vous croit », novembre 2023


Ici la réponse d’en face

LETTRE OUVERTE DU COLLECTIF LIBERTE COMMINGES


En réponse au tract intitulé « Les Survivantes : comment l’extrême-droite
instrumentalise les violences sexuelles faites aux enfants ? »
Nous avons bien lu l’argumentaire étayé du tract concernant le film Les Survivantes, dont
vous êtes signataires. Nous sommes d’accord avec vous sur certains points de votre constat…
Effectivement l’inceste et la pédo-criminalité sont « des réalités très présentes et massives
dans notre société ». Notre réserve concerne l’argument selon lequel cette question serait
essentiellement au cœur du combat féministe contre le patriarcat : en effet, si bien des
situations incestueuses ont lieu au sein des familles ou dans leur entourage proche, et qu’une
majorité d’agresseurs sexuels sont des hommes, vous n’êtes pas sans savoir que des femmes
sont elles aussi impliquées dans ce type de transgressions : l’une des survivantes du film en
témoigne, en expliquant que des mères peuvent aller jusqu’à vendre leur propre enfant (fille
ou garçon) à des réseaux pédo-criminels ; par ailleurs, dans la sphère familiale, certaines
mères sont des complices passives d’actes incestueux, soit par peur, soit par déni.
Concernant le film, l’avez-vous vu ? Les récits que vous décrivez comme non étayés sont
volontairement incomplets en ce qu’ils ne divulguent pas le nom des agresseurs pourtant
connus, et ceci par un nécessaire impératif de protection des victimes qui les dénoncent : ces
survivantes témoignent au péril de leur vie !
Contrairement à ce que vous affirmez, des réseaux pédo-criminels très organisés existent en
parallèle des incestes liés aux dysfonctionnements familiaux, et ceci dans les plus hautes
sphères de nos institutions (politiques, judiciaires, économiques, policières, etc…) Ce n’est
pas pour rien que le remarquable travail de la CIIVISE s’est soldé par la mise à l’écart de son
principal acteur, le juge Durand, entraînant à sa suite la démission d’une dizaine de ses
collaborateurs…
Si la représentation commune de la figure du pédo-criminel qui est mise en avant par les
médias, correspond à celle du loup solitaire, c’est bien pour que nous ne puissions pas
envisager qu’il puisse appartenir à un réseau organisé et piloté à plus grande échelle… Quid
des affaires Dutroux et Fourniret ? Quid des disparitions d’enfants qui se comptent par
milliers chaque année ?
Si les pédo-criminels sont souvent « des hommes que nous côtoyons dans notre vie
quotidienne », des « patriarches en position d’autorité », il n’en demeure pas moins que des
réseaux existent et agissent à grande échelle, et c’est bien ce que dénonce le film.
Pour rappel, le Collectif Liberté Comminges est composé de citoyens a-partisans, non
encartés et libres de toute organisation politique ou syndicale. Cela ne fait pas de nous des
gens d’extrême-droite ! Quant aux mouvements Qanon et trumpiste, il y a méprise : ceci
concerne les Américains, pas nous qui sommes des citoyens français…Comme vous, nous
sommes opposés à l’impérialisme économique et culturel étasunien.
Notre objet est la défense de nos libertés fondamentales, y compris celle des enfants que
nous estimons menacés par des projets d’enrôlement via des idéologies sociétales et
partisanes.
Nous avons bien conscience que ces tendances s’organisent et se développent dans des
logiques de bienveillance et de bonnes intentions ; toutefois, forts de nos expériences et de
nos vécus personnels et professionnels (nous ne sommes plus de jeunes gens…), nous
savons que l’enfer est pavé de bonnes intentions.
C’est bien là notre interrogation sur le projet EVARS…d’ailleurs de nombreux spécialistes de
l’enfance, ainsi que des victimes d’agressions sexuelles et des collectifs de parents tirent la
sonnette d’alarme depuis plusieurs années à ce sujet (Maurice Berger, Régis Brunod, Ariane
Bilheran, Parents en colère, SOS éducation, ONEST, les Mamans Louves, etc…)
Pour rappel, le projet EVARS est issu des standards de « l’éducation à la vie affective et
sexuelle » de l’OMS (financée à plus de 80% par des fonds privés), standards eux-mêmes
issus des recherches de l’entomologiste Alfred Kinsey, pédophile notoire ayant pratiqué la
distorsion d’informations et la maltraitance d’enfants et de nourrissons à grande échelle, pour
étayer ses thèses d’une sexualité infantile innée.
Ceci est factuel et il n’y a pas de position morale dans notre mobilisation : il s’agit d’une
position de prévention, allant dans le sens de l’intérêt supérieur des enfants. Nous ne
confondons pas la curiosité sexuelle infantile (à comprendre sur le registre de la découverte
de la sensorialité) et la sexualité génitale adulte qui concerne les adolescents et les adultes.
Cela est pour nous un point essentiel, car nous sommes parents, grand-parents, enseignants,
soignants, travailleurs sociaux, artistes, etc..
Par ailleurs, la psychanalyse nous enseigne que la pulsion épistémique de l’enfant, soit son
désir de savoir et d’apprendre est portée par cette énigme fondamentale : d’où viennent les
enfants ? Qu’adviendra-t-il de ce désir de savoir, si ce mystère leur est dévoilé trop tôt au
sein de l’école, court-circuitant par là même leurs capacités imaginaires et fantasmatiques ?
L’école étant justement le lieu de l’accès aux apprentissages cognitifs fondamentaux…
Enfin, à partir de quel âge considérez-vous qu’un enfant peut exprimer un vrai consentement
éclairé ?
Concernant Pierre Barnerias, au-delà de ce ce que vous écrivez dans votre tract sur ses films
et ses accointances politiques ou religieuses, il est titulaire d’une maîtrise de droit, diplômé
d’une école européenne de journalisme ; il a travaillé, en tant que journaliste, pour des
quotidiens régionaux et nationaux (dont Ouest France), avant de collaborer à des
productions audio-visuelles telles que Envoyé spécial, Des racines et des ailes, Zone
interdite, etc…Par ailleurs il a enseigné le documentaire à des journalistes confirmés.
Au sujet de son film polémique Hold up, il a intenté un procès pour diffamation contre
l’AFP ; cette procédure, après avoir été validée par le juge d’instruction, a été soudainement
entachée de nullité par la même instance le 5 septembre, avant d’être reportée au 17 octobre
prochain, ce qui ne manquera pas de nous interroger sur l’indépendance et l’impartialité de la
justice de notre République….
Enfin, rejoindre la lutte contre toutes les oppressions nous mobilise au plus haut point,
comme vous ! reste à ne pas se tromper d’ennemi… Pour nous, les vrais fascistes sont au
pouvoir dans toutes les institutions qui nous oppressent : le gouvernement français, l’Union
Européenne, l’OMS, le Forum Économique Mondial, l’ONU, l’OTAN, et toutes les instances
internationales infiltrées par « l’élite » mondialiste qui a pris le pouvoir, généralement
appelée « l’état profond ».
Pour finir, sachez que dans nos rangs, certains d’entre nous soutiennent financièrement et/ou
artistiquement des associations signataires (ou potentiellement signataires) de ce tract, telles
que Amnesty International ou Femmes de Papier…
Si vous êtes vraiment signataires de ce tract, et que vous en cautionnez le contenu (ainsi que
l’annulation de la séance suite aux pressions subies par le cinéma), nous vous informons que
nous envisageons la possibilité de porter plainte contre X, pour entrave à la liberté
d’expression, diffamation et appel à la haine. Notre démarche est actuellement à l’étude au
sein d’un cabinet d’avocat.


Le Collectif Liberté Comminges
NB vous trouverez ci-dessous l’un des très nombreux témoignages de parents dont les


enfants ont subi des séances EVARS ; comme vous le constaterez par vous-mêmes, la
masturbation a bien été expliquée à des enfants en moyenne section de maternelle…
Extrait du rapport de SOS éducation – Notes et analyses – Éducation à la sexualité à
l’École – de la prévention à la sexualisation précoce – CAS CONCRETS
Date des faits : mai 2023
Département : 24
Type d’établissement : public
Niveau de classe : Maternelle – Moyenne-Section
Statut des intervenants : interne – enseignante
Public : classe complète
Contenu rapporté :
○ Lecture collective en classe avant la sieste du livre « Zizis et zézettes »
○ Démarche pédagogique à l’initiative de la maîtresse après qu’un garçon a touché les
parties intimes d’un autre enfant ;
○ Thèmes abordés et montrés (cf. images ci-dessous) : les organes internes du sexe féminin
et du sexe masculin, plusieurs situations d’érection du petit garçon, la masturbation de la
petite fille / du petit garçon, la nudité des parents, le sexe de la maman / du papa ;
○ Présentation collective d’un registre intime et privé ;
○ Lecture avant la sieste, d’images et propos excitants, incitation implicite au passage à
l’acte ;
○ La masturbation est présentée comme « des caresses qu’on se fait pour se sentir bien ».
Trop de stimulation peut conduire les petits à des masturbations compulsives entraînant
des problèmes médicaux (vulvite…).
Révélation de la dérive : par l’enfant qui a parlé du livre en rentrant la maison
Réaction des enfants : depuis la lecture du livre, l’enfant veut voir les parties intimes de
son père
Démarche des parents : le père a dénoncé la lecture du livre auprès de l’enseignante
Réaction de l’établissement : selon l’enseignante, la lecture s’était bien passée et il n’y
avait aucune raison de s’inquiéter.

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